Semences Sans Frontières

Dans le monde, beaucoup de paysans n’ont plus accès aux semences libres et reproductibles. Leurs variétés paysannes traditionnelles ont été éradiquées et remplacées, au fil de ces dernières décennies, par les variétés modernes hybrides F1* et les chimères génétiques (OGM) stériles, ou dégénérescentes, de l’Industrie agro-chimique.

Ces semences, qui ne peuvent être cultivées qu’avec un « package technologique » – à savoir une foultitude de produits chimiques mortifères – génèrent un marché captif, où les paysans s’endettent et leurs récoltes ne sont jamais à la hauteur des promesses de l’industrie. Ces méthodes agricoles les maintiennent ainsi dans une précarité que nous pourrions aisément qualifier de criminelle !

Kokopelli, avec sa campagne Semences Sans Frontières, répond à cette situation de détresse alimentaire et sociale, en offrant des graines libres et reproductibles, accompagnées de fiches de multiplication de semences.

Les communautés qui nous sollicitent ont ainsi la possibilité de retrouver leur souveraineté semencière, alimentaire et médicinale. Ces premiers pas vers l’autonomie et l’autodétermination populaire marquent le début de la fin du règne agro-industriel occidental dans des pays trop longtemps exploités pour leurs incroyables richesses !


*Qu’est-ce qu’un hybride F1 ?

Les hybrides F1 ont été introduits par et pour l’agro-industrie. Ils sont avant tout adaptés à la monoculture. La production issue des semences F1 est totalement standardisée et répond complètement aux critères “ratiques” de la grande distribution.

Ces variétés ne produisent pas de descendance “viable” (c’est pour cela qu’elles sont souvent considérées comme stériles, ce qui n’est, botaniquement parlant, pas toujours le cas). Ainsi les multinationales semencières créent un marché de dépendance et se garantissent l’achat annuel des semences.

Ces variétés ont également souvent besoin (leur spectre génétique très restreint, dû aux méthodes de sélections, ne leur confère pas une grande adaptabilité), pour pousser correctement, d’une panoplie de produits chimiques et engrais de synthèse. Cela garantit un revenu encore plus intéressant aux multinationales qui vendent les produits en même temps que les semences.


 

Association Aventure Kacila, Inde, Kashmir, soutenu en décembre 2019
Association Aventure Kacila, Inde, Kashmir, soutenue en décembre 2019

Depuis la création de Kokopelli en 1999, nous avons fait don de plus d’un millier de kilos de semences dans des centaines de communautés rurales des pays les plus démunis de la planète – ces pays que l’Occident assassine par l’affamement. Ces semences ont été distribuées soit à partir de Kokopelli, soit à partir de la banque de semences Annadana à Auroville (ancienne antenne Kokopelli – créée en Octobre 2000 – devenue autonome aujourd’hui) soit lors des missions de formation que Dominique Guillet a animées en Afrique, en Amérique centrale, en Amérique du sud et en Asie du sud-est pendant de nombreuses années.

 

 


 

Dans le cadre de la campagne Semences Sans Frontières, le soutien financier de nos adhérents a permis d’impulser Annadana, qui a distribué pendant plus de 12 ans des semences dans toute l’Asie du sud-est. Ce soutien a également permis de créer en 2007 une seconde ferme de production de semences (couplée d’une banque de semences) à Bangalore sous la gestion de Sangita Sharma. Cette unité de production de semences, dans le Karnataka, est maintenant totalement autonome.
www.annadana-india.org


 

Au fil des années, nous avons été les témoins d’une forte augmentation des requêtes de semences en provenance des communautés paysannes. Cette progression rapide est due autant à l’insécurité alimentaire prévalente, et sans cesse croissante, qu’à la perte de biodiversité semencière générée par la destruction des agricultures vivrières. Aujourd’hui, la situation désastreuse dans laquelle se trouve l’agriculture mondiale pousse les peuples à un retour vers une agriculture plus familiale, plus conviviale et plus soucieuse des équilibres fragilisés de la biosphère, en bref vers une agriculture écologique. Le développement de l’agro-écologie est fondé sur un recours à des semences biologiques, reproductibles et dont la résilience permet une adaptabilité à des conditions pédoclimatiques.

Le village Mallaj, Népal, soutenu en février 2020
Le village Mallaj, Népal, soutenu en février 2020

Depuis le lancement, en 1961, de la Révolution Verte (verte par la couleur du dollar !), les semences que les agriculteurs peuvent acquérir dans les pays les plus démunis sont, en très grande majorité, des semences hybrides stériles ou dégénérescentes ou des semences de variétés dites « améliorées » qui sont souvent vendues, dans le cas des potagères par exemple, plus cher qu’en Europe. Ces semences sont généralement inadaptées aux conditions locales et produisent des récoltes médiocres (et parfois pas de récolte du tout). De plus, le marché captif généré par ces semences modernes est à ce point destructeur de biodiversité qu’il est souvent difficile aux paysans de retourner vers leurs semences locales pour la simple raison qu’elles ont disparu des terroirs. Ou bien, si elles n’ont pas disparu totalement, les paysans n’y ont pas accès car elles sont enfermées dans des morgues (telle que celle de Svalbard en Norvège) ou dans les banques de semences des centres internationaux de ressources génétiques (tels que les CGIAR) qui sont sous la coupe de la mafia semencière du Cartel de la pétrochimie.

Jardin potager partagé à Katupat, Indonésie, soutenu en 2018

Le but de la campagne Semences Sans Frontières est ainsi d’envoyer des colis de semences aux communautés paysannes qui en font la demande afin de favoriser, d’une part, leur autonomie alimentaire et, d’autre part, leur autonomie semencière en les incitant à reproduire leurs propres semences – en réactivant le savoir-faire ancestral de la conservation de semences, perdu lors de l’introduction des variétés mortifères de l’agro-industrie occidentale. Pour cela, chaque envoi de semences est accompagné d’outils pédagogiques, qui permettent aux bénéficiaires d’accéder aux connaissances nécessaires à la création de jardins de production de semences. Afin de répondre au nombre toujours grandissant de demandes de soutien, et grâce aux adhésions et aux dons faits à Kokopelli, plus de 80% des graines offertes proviennent de notre réseau de semenciers professionnels et sont ainsi certifiées biologiques. Le reste provient de nos marraines et parrains, jardiniers amateurs passionnés à qui nous proposons de multiplier des semences de plantes médicinales, aromatiques, mellifères, céréalières, d’engrais verts ou encore de légumineuses, au bénéfice de Semences Sans Frontières. La distribution de ces colis s’effectue à partir d’associations, d’ONG ou de particuliers basés principalement en Europe qui jouent le rôle de lien entre les communautés paysannes d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie, etc. et Kokopelli. 

Les retours apportés par les projets soutenus depuis de nombreuses années, nous permettent de cibler, au mieux, les besoins des bénéficiaires.

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Carte des projets soutenus par Semences Sans Frontières